Friday, July 26, 2024

HOMÉLIE POUR LA FÊTE DE SAINT MICHEL

Homélie pour la fête de Saint Michel - Père Pierre-Marie Delfieux (+ 2013)

29 septembre 2008

Saint Michel au Mont-Saint-Michel
La fête de ce jour a quelque chose d'assez étonnant.

Nous célébrons aujourd'hui en effet trois êtres vivants qui ne sont ni de notre race humaine, ni de notre terre ici-bas. Trois personnages dont nous ne pouvons pratiquement rien dire de précis et que seuls ont pu entrevoir, la durée d’un instant, le jeune Tobie, le prophète Daniel et la Vierge Marie.

Mais cela a suffi pour que l'Écriture qui mentionne clairement leur existence au demeurant, et toute la tradition ecclésiale,
tant d'Orient que d'Occident (si fortement illustrée ici même au Mont-Saint-Michel), retiennent leur nom et les mettent au rang des saints, des saints que nous fêtons sur la terre alors qu'ils ne sont pas de notre terre, mais qui unissent justement la terre et le ciel.

Et ce sont les archanges Michel, Gabriel et Raphaël. Ils font partie de la foule innombrable des êtres vivants qui peuplent le Royaume des cieux.

*

On sait combien l'existence des anges est omniprésente dans l'histoire biblique et la vie de Jésus.

Et combien leur présence magnifie la puissance et l'exubérante bonté de Dieu.
De Dieu, maître de l'univers, créateur du ciel et de la terre, des choses visibles et des êtres invisibles, comme l'écrit l'apôtre Paul (Col 1, 16).

Mais qui sont donc ces saints archanges ?
La vocation d'un personnage biblique est essentiellement, on le sait, contenue dans son nom.

Dans le cas de Rapha-ël, Gabri-el et Micha-el, il est frappant de voir combien chacun d’eux porte la mention même de Dieu (El). Car ils sont les familiers de Dieu, ses serviteurs, ceux qui voient sa face dans la lumière du ciel (Is 6) et célèbrent son nom dans la joie du paradis.

Et c’est en cela aussi qu’ils nous intéressent puisque nous sommes déjà concitoyens des saints de la Maison de Dieu (Ep 2, 19).

Au nom du Seigneur, comme l'autre partie de leur nom l'indique, ils sont là pour nous guérir, nous éclairer et nous fortifier.
Nous conduire à la guérison comme Raphaël le fit avec Tobie (Tb 6, 2 et sv. ; 11, 1 et sv.) ;
nous guider vers la lumière, comme Gabriel le fit avec Marie (Lc 1, 35-37) ; nous soutenir dans le combat, comme Michel le fit dans l'Apocalypse (Ap 12, 7), en pourfendant l'Adversaire, comme nous le rappelle la statue de l'archange dressée en plein ciel, au-dessus de la flèche de cette église abbatiale.

C'est dire combien ils peuvent nous aider, nous soutenir, nous accompagner.
Et nous pouvons, dans la lumière de notre foi (voilà pourquoi nombre d'entre nous sont là aujourd'hui), nous pouvons leur demander leur protection, leur appui, leur intercession.

Comme Jésus nous le dit, Ils voient la face de Dieu (Mt 18, 10).

Ils demeurent donc pour nous des intermédiaires aussi efficaces que fraternels entre le ciel où nous allons et où nous les verrons pour chanter avec eux la gloire du Seigneur, et cette terre où nous vivons et où nous continuons à combattre, nous aussi, contre les forces du mal (Ep 6, 12 ; Hb 2, 14).

Plus fondamentalement encore, les anges nous aident à répondre à une des questions les plus essentielles de notre vie sur terre ; de notre vie qui prend sa source dans le mystère des origines et trouve son terme dans le mystère des fins dernières.

En affirmant l'existence des anges, au point de nous demander de les célébrer autant dans la fête de ce jour que dans la liturgie de tous les jours (on les mentionne à la fin de chaque prière eucharistique), l'Église nous offre une immense lumière.

Nous ne sommes pas les seuls êtres vivants à peupler l'univers à titre de créatures pouvant se dire images de Dieu.

Au nom du Seigneur, comme l’indique l’autre partie de leur nom, ils sont là pour nous guérir, nous éclairer et nous fortifier.

Conduis-nous à la guérison comme Raphaël l'a fait avec Tobias (Tb 6, 2 et suiv. ; 11, 1 et suiv.) ; guide-nous vers la lumière, comme Gabriel l'a fait avec Marie (Lc 1, 35-37) ; soutenez-nous dans le combat, comme le fit Michel dans l'Apocalypse (Ap 12, 7), en tuant l'Adversaire, comme la statue de l'archange érigée dans le ciel, au-dessus de la flèche de cette église abbatiale.

Cela montre à quel point ils peuvent nous aider, nous soutenir, nous accompagner.

Et nous pouvons, à la lumière de notre foi (c'est pourquoi nous sommes nombreux à être ici aujourd'hui), nous pouvons leur demander leur protection, leur soutien, leur intercession.

Comme nous le dit Jésus, ils voient le visage de Dieu (Mt 18, 10).

Ils restent donc pour nous des intermédiaires aussi efficaces que fraternels entre le ciel où nous allons et où nous les verrons chanter avec eux la gloire du Seigneur, et cette terre où nous vivons et où nous continuons aussi à lutter contre les forces le mal (Eph 6 :12 ; Héb 2 :14).

Plus fondamentalement encore, les anges nous aident à répondre à l’une des questions les plus essentielles de notre vie sur terre ; de notre vie qui prend sa source dans le mystère des origines et trouve sa fin dans le mystère des fins ultimes.

En affirmant l'existence des anges, au point de nous demander de les célébrer tant dans la fête de ce jour que dans la liturgie quotidienne (ils sont évoqués à la fin de chaque prière eucharistique), l'Église nous offre une immense lumière.

Nous ne sommes pas les seuls êtres vivants à peupler l’univers en tant que créatures pouvant se qualifier d’images de Dieu.

Avant nous, hors de nous, et encore aujourd'hui autour de nous, il y a des vivants !

Des vivants qui se sont battus et se battent encore pour le bon combat de la lumière, de l'écoute de Dieu, de la foi, de l'espérance et de l’amour.

Le mal existe et ce n'est ni Dieu qui l’a créé ni l'homme seul qui l’a provoqué (Sg 1, 13-14). Contre la lumière, l'obéissance au Seigneur, la soumission librement consentie à son plan d'amour, des anges se sont révoltés. Et se révoltent encore (Sg 2, 23-24).

Jésus lui-même a dû et a voulu, dès le commencement, les affronter (Mt 4, 1 et sv.).

De la tentation de la Genèse au combat de Michel dont témoigne l'Apocalypse, à la fin des temps, la Bible ne craint pas d’en témoigner.

Nous avons nous aussi à mener, comme dit l'apôtre Paul, le bon combat.

Mais sans oublier que ce combat quotidien et d'abord spirituel. Spirituel, mais combien réel ! (Ep 6, 10-17)

Car c'est celui de la foi, de l'espérance et de la charité (1 Th 5, 8) à mener d'abord dans notre propre cœur !

Gabriel, Michel et Raphaël sont donc là, avec tout ceux que nous fêterons dans quelques jours à titre d'anges gardens, pour nous rejoindre au plus concret de notre vie et au plus clair de la communion des saints.

*

Puisque nous voilà, en ce jour, réunis dans l'église abbatiale de ce Mont dédié à l'archange Saint-Michel, et où, depuis 1300 ans déjà, la prière a porté les pas de tant de pèlerins, le chant de tant de moines, rendons grâce au Seigneur de nous donner un tel protecteur !

On pourrait être étonné que la liturgie lui donne le titre de chef des milices célestes. 

Mais, dans la nuit de Bethléem, l'Évangile nous parle de la troupe de l'armée céleste qui chante Alléluia (Lc 2, 14), et à Gethsémani, des douze légions d'anges qui pourraient venir au secours de Jésus (Mt 26, 53).

C'est que Dieu lui-même s'engage le premier dans la lutte que nous avons à mener contre les forces du mal.

Que Saint-Michel demeure donc toujours à nos côtés !

Et, avec son aide, menons avec foi le bon combat de la paix !


POUR PLUS D'INFORMATIONS 

https://www.abbaye-montsaintmichel.com/actualites/20080929_Homelie

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HOMILY FOR THE FEAST OF SAINT MICHAEL

Homily for the feast of Saint Michael - Father Pierre-Marie Delfieux (+ 2013)
September 29, 2008

Saint Michel at Mont-Saint-Michel
There is something quite astonishing about this day's celebration.

Today we celebrate three living beings who are neither of our human race nor of our earth here below. Three characters of whom we can practically say nothing precise and of whom only the young Tobit, the prophet Daniel and the Virgin Mary have been able to glimpse, for the duration of an instant.

But this was enough for Scripture, which clearly mentions their existence, and all ecclesial tradition, both East and West (so strongly illustrated here at Mont-Saint-Michel), retain their name and place them among the saints, the saints that we celebrate on earth even though they are not of our own. earth, but which precisely unite earth and sky.

And these are the archangels Michael, Gabriel and Raphael. They are part of the innumerable crowd of living beings who populate the Kingdom of Heaven.

*

We know how omnipresent the existence of angels is in the biblical story and the life of Jesus.

And how much their presence magnifies the power and exuberant goodness of God.
Of God, master of the universe, creator of heaven and earth, of visible things and invisible beings, as the apostle Paul writes (Col 1, 16).

But who are these holy archangels?
The vocation of a biblical character is essentially, as we know, contained in his name.

In the case of Rapha-el, Gabri-el and Micha-el, it is striking to see how each of them bears the very mention of God (El). For they are God's friends, his servants, who see his face in the light of heaven (Is 6) and celebrate his name in the joy of paradise.
And this is also why they interest us since we are already fellow citizens of the saints of the House of God (Eph 2:19).

In the name of the Lord, as the other part of their name indicates, they are there to heal us, enlighten us and strengthen us.

Lead us to healing as Raphael did with Tobias (Tb 6, 2 et seq.; 11, 1 et sev.); guide us towards the light, as Gabriel did with Mary (Lk 1:35-37); support us in the fight, as Michael did in the Apocalypse (Rev 12, 7), by slaying the Adversary, as the statue of the archangel erected in the sky, above the spire of this abbey church.

This shows how much they can help us, support us, accompany us.

And we can, in the light of our faith (this is why many of us are here today), we can ask them for their protection, their support, their intercession.

As Jesus tells us, They see the face of God (Mt 18:10).

They therefore remain for us intermediaries as effective as they are fraternal between the heaven where we go and where we will see them to sing with them the glory of the Lord, and this earth where we live and where we also continue to fight against the forces evil (Eph 6:12; Hb 2:14).

Even more fundamentally, angels help us answer one of the most essential questions of our life on earth; of our life which takes its source in the mystery of origins and finds its end in the mystery of final ends.

By affirming the existence of angels, to the point of asking us to celebrate them as much in the feast of this day as in the everyday liturgy (they are mentioned at the end of each Eucharistic prayer), the Church offers us a immense light.

We are not the only living beings to populate the universe as creatures who can call themselves images of God.

In the name of the Lord, as the other part of their name indicates, they are there to heal us, enlighten us and strengthen us.
Lead us to healing as Raphael did with Tobias (Tb 6, 2 et seq.; 11, 1 et seq.);
guide us towards the light, as Gabriel did with Mary (Lk 1:35-37); support us in the fight, as Michael did in the Apocalypse (Rev 12, 7), by killing the Adversary, like the statue of the archangel erected in the sky, above the spire of this abbey church .

This shows how much they can help us, support us, accompany us.

And we can, in the light of our faith (that's why many of us are here today), we can ask them for their protection, their support, their intercession.

As Jesus tells us, they see the face of God (Mt 18:10).

They therefore remain for us intermediaries as effective as they are fraternal between heaven where we are going and where we will see them singing with them the glory of the Lord, and this earth where we live and where we also continue to fight against the forces of evil (Eph 6:12; Heb 2:14).

Even more fundamentally, angels help us answer one of the most essential questions of our life on earth; of our life which takes its source in the mystery of origins and finds its end in the mystery of ultimate ends.

By affirming the existence of angels, to the point of asking us to celebrate them both in the feast of this day and in the daily liturgy (they are mentioned at the end of each Eucharistic prayer), the Church offers us immense light.

We are not the only living beings who populate the universe as creatures who can call themselves images of God.

Before us, outside of us, and still around us today, there are living people!

Living people who have fought and are still fighting for the good fight of light, of listening to God, of faith, hope and love.

Evil exists and it is neither God who created it nor man alone who caused it (Wis 1:13-14). Against the light, obedience to the Lord, freely consented submission to his plan of love, angels revolted. And they revolt again (Wis 2, 23-24).

Jesus himself had to and wanted, from the beginning, to confront them (Mt 4:1 et seq.).
From the temptation of Genesis to the battle of Michael witnessed in Revelation, at the end of time, the Bible is not afraid to bear witness to it.

We too have to fight, as the apostle Paul says, the good fight.

But without forgetting that this daily battle is first and foremost spiritual. Spiritual, but how real! (Eph 6, 10-17)

Because it is that of faith, hope and charity (1 Thess 5:8) to be carried out first in our own hearts!

Gabriel, Michel and Raphaël are there, with all those we will celebrate in a few days as guardian angels, to join us in the most concrete of our lives and in the clearest of the communion of saints.

*

Since here we are, on this day, gathered in the abbey church of this Mount dedicated to the archangel Saint-Michel, and where, for 1300 years already, prayer has carried the steps of so many pilgrims, the song of so many monks, let us give thanks to the Lord for giving us such a protector!

We might be surprised that the liturgy gives him the title of leader of the heavenly militias. 

But, in the night of Bethlehem, the Gospel speaks to us of the troop of the heavenly army which sings Alleluia (Lk 2, 14),
and in Gethsemane, twelve legions of angels who could come to Jesus' aid (Mt 26:53).

This is because God himself is the first to engage in the fight we have to wage against the forces of evil.

May Saint Michael always remain at our side!

And, with his help, let us fight with faith the good fight for peace!


FOR MORE INFORMATION

https://www.abbaye-montsaintmichel.com/actualites/20080929_Homelie

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